La douleur dans la maladie de Parkinson

La douleur est un des symptômes non-moteurs de la maladie de Parkinson les plus invalidants et touche jusqu’à 80% de personnes atteintes de la maladie de Parkinson. L’origine des symptômes douloureux dans la maladie reste à ce jour incomprise.

Est-ce que la douleur chronique a une origine périphérique? Centrale? Est-ce que l’apparition de la douleur chronique chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson, est impactée par leur vulnérabilité sensorielle? Cognitive? Affective? Est-il possible que les personnes avec la maladie de Parkinson aient des seuils de douleur anormalement bas et/ou que le cerveau ait de la difficulté à moduler la douleur?

Il n’y a que très peu de données à ce sujet.

Nos projets de recherche ont pour but de contribuer à élucider l’origine de la douleur dans la maladie de Parkinson en établissant les profils sensoriels des personnes atteintes de la maladie avec et sans douleur chronique, lors de séances avec et sans la 1ere prise de médication de la lévodopa (précurseur de la dopamine).

Nos projets sont financés par une subvention FCI (fondation de l’innovation canadienne) et une subvention de projet pilote de Parkinson Canada, toutes deux obtenues en 2023.

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Étude comportementale


Caractérisation des profils sensoriels dans la maladie de Parkinson

Cette étude vise à mieux comprendre comment les personnes atteintes de la maladie de Parkinson perçoivent la douleur, en particulier celles qui souffrent de douleurs lombaires chroniques. Les chercheurs comparent quatre groupes : patients Parkinsoniens avec ou sans douleur, et individus non Parkinsoniens avec ou sans douleur chronique. L’équipe utilise une batterie de tests sensoriels quantitatifs (QST) pour évaluer les seuils de détection thermique, les seuils douloureux (froid, chaleur, pression), la sommation temporelle et l’analgésie induite par contre-irritation.

En plus de ces mesures sensorielles, les participants complètent des questionnaires évaluant la douleur, la cognition, l’humeur, l’apathie et les attentes en matière de soulagement de la douleur. Le protocole inclut un paradigme d’anticipation de la douleur basé sur des indices visuels qui annoncent l’intensité d’un stimulus thermique (faible, modéré, élevé), permettant d’évaluer les effets des attentes sur la perception de la douleur.

Étude d’imagerie


Corrélats neuronaux de la perception et anticipation de la douleur dans la maladie de Parkinson

Cette étude d’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) vise à explorer les mécanismes cérébraux impliqués dans la perception et l’anticipation de la douleur chez les personnes atteintes de Parkinson. En comparant des patients avec ou sans douleur chronique à des personnes en santé ou souffrant de douleurs chroniques non liées à la Parkinson, les chercheurs évaluent les différences d’activation cérébrale associées à la douleur réelle et anticipée.

Le protocole comprend des stimulations thermiques calibrées pour évoquer des douleurs de faible, moyenne ou forte intensité, précédées par des signaux visuels prédictifs. Ce design permet d’observer comment les attentes modifient l’expérience douloureuse, et comment ces mécanismes sont altérés dans la maladie de Parkinson.

Lien avec l’étude comportementale : Cette étude utilise exactement le même paradigme d’anticipation que l’étude comportementale

Étude UK Biobank : Données populationnelles sur la douleur et Parkinson

Cette étude s’appuie sur la cohorte populationnelle UK Biobank pour examiner les liens entre la douleur et la maladie de Parkinson à grande échelle. L’objectif est d’identifier des facteurs biologiques, comportementaux et environnementaux associés à la douleur chez les personnes atteintes de Parkinson, en croisant les données cliniques, génétiques, d’imagerie et d’autodéclarations. Ces analyses visent à mieux comprendre les déterminants de la douleur dans la Parkinson et à appuyer le développement de traitements ciblés.